Cantaron (06340) est une petite commune située dans le département des Alpes-Maritimes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, entre Contes et Nice. Etalée sur 750 ha, elle est composée de nombreux hameaux. Sa population est de 1370 habitants. 

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Monsieur Claude ALQUIER CONSTRUCTEUR AUTOMOBILE

Un constructeur automobile à CANTARON ?

 

Par Monsieur Claude ALQUIER (au Rasclaou)

 

Rien ne me prédestinait à construire un jour une voiture, je n’ai pas suivi d’école d’ingénieur.

 

Habitant dans ma prime jeunesse DRAP, il était d’usage à l’époque que les enfants du haut de ce village fréquentent l’école primaire de CANTARON. Nos MAITRES en ces temps révolus avaient pour nom Monsieur et Madame PASSERON, Monsieur et Madame SEGURAN, Monsieur et Madame BAUDIERES. Je profiterai de ces lignes pour leur rendre un hommage appuyé en échange de l’instruction qu’ils nous ont apporté et des solides bases qu’ils nous ont permis d’acquérir.

 

Mon premier éveil mécanique était sans doute provoqué par la voie ferrée toute proche et ces locomotives à vapeur qui faisaient trembler tous les carreaux lors de leurs manoeuvres; les maîtres avaient alors bien du mal à captiver notre attention !!!

 

Peut-être que l’étincelle qui a mis le feu à mon imagination est venue tout droit de ces constructions de carrioles –planche de bois équipée de deux essieux, munis de roulement à billes et ultime perfectionnement d’un frein à sabot.

 

 

Les essais étaient pratiqués sur le pont de la gare et sur le boulevard. En ces temps-là, la circulation n’était pas un facteur à risque, le chef-lieu de CANTARON possédait un parc automobile et les voitures se comptaient sur les doigts… d’une main.  Ces séances se terminaient en général par l’accès aux trois premières marches du podium. En troisième des ecchymoses aux coudes et aux genoux, en deuxième, pantalon ou chemise déchirés –ou les deux-, et en pole position, une bonne rouste (raclée). Mais quelle belle époque !

 

Mon parcours professionnel en majeure partie consacré à la réparation automobile m’a permis de connaître la voiture de collection dès le début des années 1980.

 

C’est la marque HOTCHKISS qui m’a passionné, cette marque française aujourd’hui disparue a produit des automobiles de grande qualité entre 1904 et 1954. Son usine était implantée à Saint-Denis où elle occupait l’emplacement de l’actuel stade de France. Et ce n’est pas par hasard que c’est la seule marque française à avoir remporté 6 fois le rallye de Monte Carlo.

 

Dès 1980, ma première acquisition et restauration sera un COACH COTE D’AZUR de 1934, suivi en 1987 d’un cabriolet ANTEM de 1937.

 

De nombreux rallyes m’ont procuré beaucoup de plaisir et permis de sillonner comme autrefois les routes de France et d’Europe.

 

La dernière née est une AM80 de 1930. Sa présentation officielle a eu lieu lors de la journée du centenaire de CANTARON en juin 2011. Quatre années ont été nécessaires à sa construction.

 

Depuis lors se sont enchainés :

 

  •     Concours d’élégance de CANNES 2011 (Trophée Vintage)

 

  •     Course de côte Luceram 2011

 

  •     Première Prom des neiges Nice Valberg janvier 2012

 

  •     Rallye d’Hyeres les palmiers mai 2012

 

 

 

Construction de l’HOTCHKISS AM80

 

A la fin des années 20, il était d’usage quand on voulait acheter une voiture HOTCHKISS (ce n’était pas courant) soit d’aller chez le constructeur chez qui le choix était plutôt restreint : motorisation 4 ou 6 cylindres, et, quelques modèles de carrosserie berline coupé ou voire même cabriolet ;                       

Soit acheter à ce dernier un châssis motorisé, avec ses organes de liaison au sol, que l’on confierait ensuite à un carrossier pour l’habiller d’une « robe «  au goût du jour ou… du client et tout devenait alors possible : formes, couleurs, matériaux, intérieur, suivant la fortune du client!

 

Les différents corps d’état : menuisiers, ferreurs, selliers peintres rivalisaient d’adresse et coordonnaient leurs efforts pour obtenir un résultat harmonieux afin de satisfaire le client.

 

Il y a longtemps que je côtoyais dans les rallyes ces véhicules inspirés des Bentley du Mans et ces véhicules réalisés par les Anglais qui excellent dans ce domaine me fascinaient.

 

Je me suis mis en quête d’un châssis de l’époque et ait réservé ce chantier pour ma retraite.

 

J’ai trouvé à Monaco en 2000 un châssis HOTCHKISS AM80 de 1930 qui est équipé d’un moteur 6 cylindres de 17 CV ; ce châssis correspondait en tous points à mon projet et de plus roues Rudge en 19 pouces : le top pour ce modèle.

 

Je n’ai pas eu besoin de cannibaliser la carrosserie d’origine, ce qui aurait été à mon sens un sacrilège, car une transformation avait déjà été faite en 1969 ; la carrosserie sans doute berline avait été remplacée par une reconstruction du genre torpédo ; cette réalisation très précaire (elle n’avait pas de portes)  permettait néanmoins à son propriétaire monégasque et sa famille de rallier la Principauté à sa maison de campagne située à une centaine de kilomètres dans le Var.

 

En 2006 j’ai commencé la réalisation de cette voiture

Il ne s’agit pas d’une restauration : il ne restait rien de valable à part le châssis

D’une reconstruction : elle n’était pas pareille

D’une  réplique : c’est un modèle original

D’une copie : c’est la seule

 

Je me suis mis en fait dans le contexte de 1930, dans la peau d’un personnage de mon imagination à qui l’on aurait confié la réalisation d’un tel projet.

 

J’ai voulu donc réaliser une œuvre originale ne ressemblant à aucune autre.

 

Moteur, boite, pont, freins, suspension, liaison au sol et j’en passe…..tout a été revu; pour l’installation électrique, du fil tressé coton avec des cosses soudées.

 

 Après beaucoup de de recherches dans les documents technologiques de l’époque j’ai employé pour la réalisation de la carrosserie composite du bois de frêne ; pour le recouvrement de la carrosserie j’ai utilisé un produit dérivé de PVC qui a la particularité de relativement bien épouser les courbes; j’ai ensuite collé des feuilles de liège de 3  mm pour arrondir les formes.

 

 

Vient ensuite la couche de ouate recouverte de toile et, enfin, la moleskine trouvée en Angleterre sur les indications précieuses de mon ami et conseiller Peter NUNN. Les divers profilés qui ont permis de réaliser les entourages de portes et pare-brise ainsi que les différents accessoires et serrures de porte proviennent également du Royaume-Uni. Eh oui ! là on a encore la chance de trouver des refabrications de belle qualité.

 

La présence de 2 roues de secours témoigne de l’état des routes à l’époque ; on crevait souvent! Pneumatiques en mauvais état, présence de nombreux clous perdus par les semelles cloutées des souliers ainsi que des fers de chevaux.

 

Les grilles placées devant les phares et le radiateur protègent ces organes des projections de pierres qui constituaient le revêtement des chaussées (les premiers asphaltages de rues datent de 1900 à MONACO).

 

             

 

 

Un constructeur automobile à CANTARON ?

 

Par Monsieur Claude ALQUIER (au Rasclaou)

 

Rien ne me prédestinait à construire un jour une voiture, je n’ai pas suivi d’école d’ingénieur.

 

Habitant dans ma prime jeunesse DRAP, il était d’usage à l’époque que les enfants du haut de ce village fréquentent l’école primaire de CANTARON. Nos MAITRES en ces temps révolus avaient pour nom Monsieur et Madame PASSERON, Monsieur et Madame SEGURAN, Monsieur et Madame BAUDIERES. Je profiterais de ces lignes pour leur rendre hommage appuyé en échange de l’instruction qu’ils nous ont apporté et des solides bases qu’ils nous ont permis d’acquérir.

 

Mon premier éveil mécanique était sans doute provoqué par la voie ferrée toute proche et ces locomotives à vapeur qui faisaient trembler tous les carreaux lors de leurs manoeuvres les maîtres avaient alors bien du mal à captiver notre attention !!!

 

Peut-être que l’étincelle qui a mis le feu à mon imagination est venue tout droit de ces constructions de carrioles –planche de bois équipée de deux essieux, munis de roulement à billes et ultime perfectionnement d’un frein à sabot.

 

 

Les essais étaient pratiqués sur le pont de la gare et sur le boulevard. En ces temps-là, la circulation n’était pas un facteur à risque, le chef-lieu de CANTARON possédait un parc automobile et les voitures se comptaient sur les doigts… d’une main.  Ces séances se terminaient en général par l’accès aux trois premières marches du podium. En troisième des ecchymoses aux coudes et aux genoux, en deuxième, pantalon ou chemise déchirés –ou les deux-, et en pole position, une bonne rouste (raclée). Mais quelle belle époque !

 

Mon parcours professionnel en majeure partie consacré à la réparation automobile m’a permis de connaître la voiture de collection dès le début des années 1980.

 

C’est la marque HOTCHKISS qui m’a passionné, cette marque française aujourd’hui disparue a produit des automobiles de grande qualité entre 1904 et 1954. Son usine était implantée à Saint-Denis où elle occupait l’emplacement de l’actuel stade de France. Et ce n’est pas par hasard que c’est la seule marque française à avoir remporté 6 fois le rallye de Monte Carlo.

 

Dès 1980, ma première acquisition et restauration sera un COACH COTE D’AZUR de 1934, suivi en 1987 d’un cabriolet ANTEM de 1937.

 

De nombreux rallyes m’ont procuré beaucoup de plaisir et permis de sillonner comme autrefois les routes de France et d’Europe.

 

La dernière née est une AM80 de 1930. Sa présentation officielle a eu lieu lors de la journée du centenaire de CANTARON en juin 2011. Quatre années ont été nécessaires à sa construction.

 

Depuis lors se sont enchainés :

 

  •     Concours d’élégance de CANNES 2011 (Trophée Vintage)

 

  •     Course de côte Luceram 2011

 

  •     Première Prom des neiges Nice Valberg janvier 2012

 

  •     Rallye d’Hyeres les palmiers mai 2012

 

 

 

Construction de l’HOTCHKISS AM80

 

A la fin des années 20, il était d’usage quand on voulait acheter une voiture HOTCHKISS (ce n’était pas courant) soit d’aller chez le constructeur chez qui le choix était plutôt restreint : motorisation 4 ou 6 cylindres, et, quelques modèles de carrosserie berline coupé ou voire même cabriolet ;                       

Soit acheter à ce dernier un châssis motorisé, avec ses organes de liaison au sol, que l’on confierait ensuite à un carrossier pour l’habiller d’une « robe «  au gout du jour ou… du client et tout devenait alors possible : formes, couleurs, matériaux, intérieur, suivant la fortune du client!

 

Les différents corps d’état : menuisiers, ferreurs, selliers peintres rivalisaient d’adresse et coordonnaient leurs efforts pour obtenir un résultat harmonieux afin de satisfaire le client.

 

Il y a longtemps que je côtoyais dans les rallyes ces véhicules inspirés des Bentley du Mans et ces véhicules réalisés par les Anglais qui excellent dans ce domaine me fascinaient.

 

Je me suis mis en quête d’un châssis de l’époque et ait réservé ce chantier pour ma retraite.

 

J’ai trouvé à Monaco en 2000 un châssis HOTCHKISS AM80 de 1930 qui est équipé d’un moteur 6 cylindres de 17 CV ; ce châssis correspondait en tous points à mon projet et de plus roues Rudge en 19 pouces : le top pour ce modèle.

 

Je n’ai pas eu besoin de cannibaliser la carrosserie d’origine, ce qui aurait été à mon sens un sacrilège, car une transformation avait déjà été faite en 1969 ; la carrosserie sans doute berline avait été remplacée par une reconstruction du genre torpédo ; cette réalisation très précaire (elle n’avait pas de portes)  permettait néanmoins à son propriétaire monégasque et sa famille de rallier la Principauté à sa maison de campagne située à une centaine de kilomètres dans le Var.

 

En 2006 j’ai commencé la réalisation de cette voiture

Il ne s’agit pas d’une restauration : il ne restait rien de valable à part le châssis

D’une reconstruction : elle n’était pas pareille

D’une  réplique : c’est un modèle original

D’une copie : c’est la seule

 

Je me suis mis en fait dans le contexte de 1930, dans la peau d’un personnage de mon imagination à qui l’on aurait confié la réalisation d’un tel projet.

 

J’ai voulu donc réaliser une œuvre originale ne ressemblant à aucune autre.

 

Moteur, boite, pont, freins, suspension, liaison au sol et j’en passe…..tout a été revu; pour l’installation électrique, du fil tressé coton avec des cosses soudées.

 

 Après beaucoup de de recherches dans les documents technologiques de l’époque j’ai employé pour la réalisation de la carrosserie composite du bois de frêne ; pour le recouvrement de la carrosserie j’ai utilisé un produit dérivé de PVC qui a la particularité de relativement bien épouser les courbes; j’ai ensuite collé des feuilles de liège de 3  mm pour arrondir les formes.

 

 

Vient ensuite la couche de ouate recouverte de toile et, enfin, la moleskine trouvée en Angleterre sur les indications précieuses de mon ami et conseiller Peter NUNN. Les divers profilés qui ont permis de réaliser les entourages de portes et pare-brise ainsi que les différents accessoires et serrures de porte proviennent également du Royaume-Uni. Eh oui ! là on a encore la chance de trouver des refabrications de belle qualité.

 

La présence de 2 roues de secours témoigne de l’état des routes à l’époque ; on crevait souvent! Pneumatiques en mauvais état, présence de nombreux clous perdus par les semelles cloutées des souliers ainsi que des fers de chevaux.

 

Les grilles placées devant les phares et le radiateur protègent ces organes des projections de pierres qui constituaient le revêtement des chaussées (les premiers asphaltages de rues datent de 1900 à MONACO).